Des associations dynamiques et peu organisées
La société Poular est composée d’hommes et de femmes solidaires. Les notions d’association(Fedde), de vivre ensemble (Gondigal) sont cultivées par les populations. A Thioubalel, comme dans tous les villages du Fouta, on trouve différentes formes de participation des populations. La participation est souvent de fait (Fedde ou classe d’âge), elle est aussi volontaire (Duso c’est à dire accompagner une personne nécessiteuse, dans des travaux), la participation est aussi parfois provoquée ou contrainte (Dawol).
En milieu Poular, les associations, ont été et restent toujours des lieux de prise de décision.
Avec les migrations, les ressortissants de Thioubalel basés à Dakar, ont crée en 1927 la première association hors du village. Cette association a constitué la pierre angulaire des conceptions en matière de développement du dit village.
Appelé aussi Fedde Kess ou caisse Diouma, elle a réalisé beaucoup d’actions (achat de taureaux géniteurs pour le village, construction de mosquée et d’infrastructures pour l’école et le dispensaire, entre autres). Elle continue de remplir ses fonctions grâce aux cotisations, contributions et dons des populations.
Ensuite d’autres associations ont vu le jour (UDEST, AEET, ACT, et récemment THIOUBALEL MEEN).
Cependant, il est à préciser que Fedde Kess est à l’usage hégémonique des hommes et des ainés. Les associations précitées, qui ont été créées, par la suite, font participer les femmes, mais parfois de manière séparées.
Les associations du village de Thioubalel, ont initié des actions de solidarité, de mise en place d’infrastructures et d’activités lucratives etc.
Mais dans le contexte actuel, marqué par la mondialisation, les associations qui pour la plupart ont été fondées à partir des règles basées sur nos rites et coutumes, doivent revoir leurs logiques de fonctionnement.
En effet, les associations doivent se doter de récépissés et de comptes bancaires et renouveler leurs instances régulièrement.
A défaut, d’un plan de développement du village à long terme, les associations doivent autour d’une conférence ou forum, se concerter, pour mieux se connaitre et partager ensemble leurs visions, missions et ambitions. Cela pourra conduire à une fusion simple ou à un regroupement de ces dernières.
Ainsi, les doubles emplois et les conflits de compétences, seront moindres.
D’une part, les associations pourront se spécialiser vers des domaines aussi variés tels que : L’agriculture, la formation des jeunes, la mise en place des chaines de valeur, l’environnement et l’assainissement…
D’autre part, une politique financière efficace et une campagne de recensement, de recrutement et de renouvellement des générations futures, seront faciles à mettre en œuvre.
Enfin un siège multifonctionnel acquis, sur fonds propres ou avec l’aide des partenaires, pourra améliorer les offres de service et faciliter la visibilité institutionnelle du village.
Ibrahime WANE
Merci beaucoup nous sommes très heureux de avoir et voir cette belle histoire
On jaaraama continuez comme ça merci